Depuis son émancipation, la Tunisie a entrepris plusieurs réformes dans le secteur éducatif pour lutter contre l’analphabétisme massif. Dans un premier temps, l’accent a été mis sur le contenu pédagogique avant de passer à une approche axée sur des objectifs spécifiques. Face à l’inefficacité de cette méthode, une nouvelle orientation basée sur les compétences a été adoptée. Néanmoins, cette dernière réforme a marqué un ralentissement des avancées en sciences de l’éducation dans le pays, alors que des progrès significatifs se poursuivraient ailleurs. La Tunisie est restée figée dans des pratiques obsolètes depuis plus de vingt ans, sans profiter des recharges mondiales récentes.
Les réformes
La rentrée prochaine inaugure un ambitieux plan de réformes initié par le ministère e l’éducation, visant à moderniser en profondeur le système éducatif tunisien pour répondre aux enjeux actuels. Ce programme s’articule autour de l’intégration accrue des technologies numériques dans les établissements scolaires. Le gouvernement a déployé un vaste projet d’équipement des écoles en matériel informatique, comprenant tablettes et ordinateurs, et prévoit l’adoption de logiciels éducatifs innovants. Des formations spécialisées sont également organisées pour permettre aux enseignants de s’adapter à ces nouvelles pratiques pédagogiques.
Nommée en avril, Saloua Abassi, ministère de l’éducation, conduit cette réforme avec détermination. Ses priorités incluent la numérisation des établissements scolaires et la lutte contre la fraude aux diplômes, des mesures visant à garantir davantage de transparence et à renforcer l’intégrité du système éducatif, tout en favorisant l’accès à une éducation de qualité, quel que soit le milieu d’origine des élèves. Un Conseil supérieur de l’éducation a également été mis en place pour superviser la mise en œuvre des réformes structurelles à long terme.
Toutefois, des défis subsistent, notamment dans les zones rurales où de nombreux établissements peinent à suivre le rythme de cette modernisation. Le manque d’infrastructures, des connexions Internet peu faibles et une formation insuffisante des enseignants menacent de creuser les inégalités régionales. Ce plan de réformes s’inscrit par ailleurs dans les Objectifs de développement durable des Nations unies, avec l’objectif de rendre l’éducation plus inclusive et équitable sur tout le territoire.
Un futur prometteur se dessine pour l’enseignement en Tunisie
La transformation profonde du système éducatif requiert une prise de conscience collective et l’engagement des acteurs concernés. Pour remédier à l’inadéquation du système actuel, il faut repenser la qualité de l’enseignement dispensé. Ce dernier devrait favoriser l’initiative, l’adaptabilité, la créative et la résolution des problèmes.
Les enseignants, quant à eux, doivent être formés efficacement dans des domaines tels que la communication pédagogique, la gestion des conflits et la psychologie de l’enfant. A cette fin, il incombe aux autorités de doter les institutions des ressources nécessaires pour engager ces réformes. Ces transformations doivent s’opérer à tous les niveaux, des écoles aux universités publiques. Ces dernières doivent, par ailleurs, aligner leurs programmes sur les normes internationales d’accréditation afin que leurs diplômés soient reconnus au-delà des frontières. La redéfinition des relations de tutelle est également cruciale. Enfin, si les établissements parviennent à former des diplômés compétents en analyse de données, vente, marketing et maîtrise des langues, cela contribuerait à réduire le chômage parmi les jeunes diplômés.